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Pour que de tristes sites aient meilleure mine


08 septembre 2020

Un projet mené par Line Rochefort et Juan Carlos Villareal vise à restaurer des écosystèmes fonctionnels sur les sites de résidus miniers.

Les mines abandonnées et les montagnes de résidus miniers ne sont pas des milieux accueillants pour les plantes. Les paysages postapocalyptiques des régions minières en fournissent une preuve incontestable. Jusqu'à présent, la recherche de superplantes capables de survivre dans ces milieux hostiles et de les renaturaliser n'a pas conduit à des résultats très convaincants. Line Rochefort, du Département de phytologie, et Juan Carlos Villareal, du Département de biologie, croient pouvoir faire mieux en s'inspirant de la nature. «Notre approche consiste à imiter les processus de succession écologique qui surviennent dans les sites naturels perturbés. Nous ne voulons pas uniquement reverdir ces sites avec une ou quelques espèces. Nous voulons favoriser l'établissement de communautés végétales diversifiées et le retour d'écosystèmes fonctionnels», explique la professeure Rochefort, dont les travaux sur la régénération des tourbières ont fait école. Grâce à l'appui financier du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec (MERN) et du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT), les deux chercheurs et la firme de génie-conseil WSP pourront tester cette approche dans un site minier abandonné, situé à Preissac en Abitibi. En quelques mots, leur méthode consiste à amender le sol avec des résidus ligneux grossiers, à créer des éléments de microrelief qui diversifieront les habitats et qui pourront servir de sites refuges aux plantes et, finalement, à implanter des espèces colonisatrices naturellement présentes dans la région. «Après une perturbation, les algues, les mousses, les lichens, les champignons et les cyanobactéries forment une croûte biologique à partir de laquelle se fait la régénération. Il s'agit d'une composante souvent oubliée dans la remise en végétation des sites miniers», estime la chercheuse. « Nous ne voulons pas uniquement reverdir ces sites avec une ou quelques espèces. Nous voulons favoriser l'établissement de communautés végétales diversifiées et le retour d'écosystèmes fonctionnels. » Évidemment, cette façon de faire exigera du temps. «C'est la première fois que cette méthode sera testée au Québec. Si elle fonctionne, il faudra peut-être une vingtaine d'années avant que des communautés végétales soient bien établies sur un site. C'est long, mais contrairement aux approches qui misent sur une ou quelques espèces, cette solution a le mérite d'être durable et écosystémique. Nous pourrons aussi l'adapter pour qu'elle puisse servir à restaurer des sites de résidus miniers situés ailleurs au Québec.» Source: ULaval nouvelles, 4 septembre 2020