Aller au contenu principal

Billet janvier 2016

En vedette : la recherche en consommation ! Entretiens avec deux étudiants aux cycles supérieurs.

C’est en janvier 2012 que le département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation accueillait ses premiers étudiants dans le programme de maîtrise en agroéconomie/consommation.

Tous ceux ayant diplômé depuis ont enrichi notre domaine avec les résultats de leurs recherches, que l’on peut consulter sur ce site : http://theses.ulaval.ca/
Ce mois-ci, j’ai le privilège de vous présenter deux étudiants qui seront, à leur tour, bientôt diplômés de ce programme, Pascale Marceau et Enrico Guénard. 

Pascale Marceau

Pascale, quand êtes-vous entrée au programme?

J’ai officiellement entrepris mes études de 2e cycle à la session d’hiver 2015. Toutefois, grâce au profil distinction, j’ai eu la chance unique d’accélérer mon cheminement universitaire et de me familiariser avec les études aux cycles supérieurs en suivant deux cours de maîtrise, et ce, dès la session d’automne 2014. 

Quel a été l’élément déclencheur qui vous a incité à poursuivre vos études au 2e cycle?

Pour être honnête avec vous, lorsque j’ai commencé mon baccalauréat en sciences de la consommation, je n’avais pas nécessairement l’intention de faire des études de 2e cycle.  J’ai cependant pris une excellente décision en choisissant le profil distinction parce qu’il a réellement été pour moi une occasion d’éveiller mon intérêt pour les études graduées. En plus d’avoir grandement apprécié mes deux premiers cours de maîtrise, j’avais déjà, dès ce moment, une idée assez précise du projet de recherche que je voulais réaliser. 

Justement, sur quel thème porte votre recherche ? 

Mon mémoire est axé sur l’évaluation des campagnes de communication publique en gestion des matières résiduelles. Pour vous mettre en contexte, une mauvaise gestion des matières résiduelles entraine plusieurs conséquences néfastes qui touchent aux trois principales sphères du développement durable en soulevant des enjeux majeurs aux plans économiques, environnementaux et sociaux. Parmi les approches les plus répandues pour améliorer les pratiques en gestion des matières résiduelles, on y retrouve notamment celle de l’Information, de la Sensibilisation et de l’Éducation (ISÉ). Malgré le fait que certaines campagnes d’ISÉ représentent un investissement de grande envergure, il n’est pas rare de constater qu’il est impossible d’obtenir des informations concernant les retombées de ces initiatives, car elles n’ont pas été mesurées. Les campagnes d’ISÉ contribuent à l’amélioration de la gestion des matières résiduelles, mais l’évaluation de l’impact de ces campagnes sur le comportement des consommateurs en gestion des matières résiduelles est un thème très peu exploré dans la littérature scientifique, d’où l’importance d’approfondir les connaissances sur ce sujet. Pour ce faire, j’envisage, dans la prochaine année, de mesurer concrètement l’impact de la campagne d’ISÉ « Défi Minceur - 2lb / semaine » qui se déroule en ce moment dans la MRC d’Arthabaska et qui prendra fin en avril 2016. 

Pour superviser mon projet, j’ai choisi deux personnes hautement qualifiées, soit Mme Marie J. Lachance, spécialisée en comportement du consommateur depuis des dizaines d’années ainsi que la codirection de M. Bernard Korai, spécialiste de la consommation durable et titulaire de la nouvelle Chaire en consommation et développement durable de l’Université Laval. 

Quelle sera la contribution de votre recherche ?

En plus de réduire les impacts négatifs sur l’environnement et sur la santé, une meilleure gestion des matières résiduelles engendre des retombées économiques, crée des emplois, améliore la qualité de vie et plus encore. L’un des objectifs de ma recherche est de proposer des lignes directrices pour les futures campagnes d’ISÉ en gestion des matières résiduelles qui permettront d’améliorer leur impact positif sur les comportements des consommateurs. En plus de justifier l’importance des campagnes d’ISÉ, l’intérêt de cette recherche réside aussi dans le fait qu’elle permettra, entre autres, d’ajuster les stratégies des organismes qui souhaitent faire des campagnes d’ISÉ. 

En terminant, peut-on connaître quelles sont vos aspirations pour le futur?

Ici, l’expression « changer d’avis comme de chemise » me va plutôt bien! Ces jours-ci, je pense particulièrement à poursuivre mes études au doctorat pour devenir professeure-chercheure à l’université. D’autres jours, je pense plutôt à aller sur le marché du travail après ma maîtrise pour acquérir davantage d’expérience et pour ouvrir, dans quelques années, ma propre entreprise de consultants en orientation-client. 

Enrico Guénard

Enrico, depuis quand êtes-vous inscrit au programme?

J’ai eu le plaisir d’entreprendre mes études de 2e cycle à la session d’automne 2014. 

Quel a été pour vous l’élément déclencheur qui vous a incité à poursuivre vos études à la maîtrise?

L’élément déclencheur qui m’a donné l’envie de poursuivre mes études au 2e cycle est sans aucun doute mon intérêt pour les statistiques et les différentes méthodes d’analyse utilisées en recherche. J’ai bénéficié d’un excellent encadrement de la part de M. Jean Robitaille, et la maîtrise avec l’écriture d’un mémoire s’est imposée comme le prochain objectif que je voulais atteindre. J’adore me retrouver avec des gens passionnés et motivés qui œuvrent tous ensemble dans une même discipline pour donner le meilleur d’eux-mêmes.

Sur quel thème porte votre recherche? 

Durant l’été 2014, j’ai eu l’opportunité de me joindre à un projet de recherche codirigé par M. Jean Robitaille et portant sur la mesure du coût de la vie sur le territoire du Nunavik (territoire québécois situé au nord du 55e parallèle). L’objectif principal du projet de recherche : mesurer la différence qu’il en coûte pour vivre sur le territoire du Nunavik par rapport à la ville de Québec. 

Plus particulièrement, je m’efforce de mettre à l’épreuve une méthode de calcul et de collecte de données qui pallie à certaines inexactitudes de l’indice des prix à la consommation (IPC). Plutôt que de comparer une variation des prix entre deux périodes temporelles (ex. : la variation des prix de la viande de bœuf entre mars 2014 et mars 2015), la méthode employée compare la variation des prix observés entre deux zones géographiques, en occurrence, la différence entre le montant payé par les ménages résidant sur le territoire du Nunavik et ceux de la ville de Québec.

Un tel exercice nous permettra de voir ce que les ménages nunavimiuts achètent et consomment et de dresser un portrait de la situation qui orientera nécessairement les politiques publiques sur les plans sociaux et économiques. Il s’agit d’une première tentative du genre et c’est un projet passionnant qui me rejoint directement dans mes intérêts pour la recherche et l’analyse de données. 

Quelles seront les retombées de votre recherche ?

Ultimement, les résultats permettront aux preneurs de décision d’implanter des mesures permanentes de réduction du coût de la vie qui protègeront les communautés du Nunavik d’une variation excessive des prix à la consommation. Les ménages à faibles revenus sont généralement les plus vulnérables face à une hausse des prix et une bonne connaissance de leurs habitudes de consommation permettra entre autres d’appliquer des mesures ciblées qui préviendront, sur le plan de l'alimentation par exemple, des problèmes de malnutrition ou de sous-nutrition. 

Sur le plan social, une subvention sur les aliments de base pourrait permettre de diminuer la pression exercée sur les chasseurs et les pêcheurs qui peinent à alimenter les communautés à cause du déclin des populations de caribou ou des bancs de poissons. On remarque aussi un problème de « surpopulation » dans les logements où résident les ménages nunavimiuts et une meilleure compréhension du phénomène pourrait guider les preneurs de décision vers la construction d’une plus grande quantité de logements subventionnés.

Voici quelques exemples des retombées potentielles de mon projet. La recherche est passionnante, principalement lorsque l’on peut mettre en application des années de connaissances au service de la population et en améliorer ses conditions de vie!

En terminant, pourriez-vous nous confier vos aspirations pour le futur?

J’adore le domaine dans lequel je travaille et j’étudie et par conséquent, j’aimerais beaucoup poursuivre mes études dans l’optique de devenir professeur ou chercheur. J’aimerais pouvoir transmettre ma passion à d’autres étudiants et leur permettre de développer leur plein potentiel!

 

Merci à vous deux, Pascale et Enrico, et je vous souhaite du succès dans tous vos projets futurs ! 

 

Claudine Ouellet
Chargée d’enseignement, Sciences de la consommation

  • Vous avez un commentaire

    Pour toutes questions et commentaires, veuillez nous écrire à blogue@fsaa.ulaval.ca